En cette occasion on récupère un texte sur la lutte que pendant plus d´une décennie ont mené (et mènent toujours) les habitants/es de la Val Susa contre la construction d´un train d´Haut Vitesse (TAV) entre Lyon et Turin a travers la vallée.
Sa lutte a éveillée des nombreuses solidarités et complicités parmi un ample ventail d´organisations politiques et mouvements sociaux, en Italie et au-delà. C´est encore un exemple de ces mégaprojets d´infrastructure qui, avec l´appui de la Commission Européenne, opposent les intérêts industriels a la volonté des populations affectées. Ce texte n´est qu´un chapitre d´une ouvrage de récente parution Constellations Trajectoires révolutionnaires du jeune 21è siècle élaborée par le collectif Mauvaise Troupe et éditée para Editions de l´Eclat propose un parcours sur l´ensemble de luttes et résistances qui se déroulent partout en Europe. Comme d´habitude on a ajouté des hyperliens, photographies, vidéos et matériel additionnelle à la fine de l´article originale.
Des manifestants échappent aux gaz lacrymogènes sur le Chomionte en 2011 photo extraite de Todo por hacer |
La vallée qui résiste. Récit de la lutte contre le TGV Lyon-Turin
Le val Susa est une vallée qui a toujours résisté. Nous sommes un des premiers lieux où ont commencé les luttes des maquisards, pendant que les Groupes d’Actions Partisanes opéraient en ville, à Turin par exemple. Ici, et dans les campagnes, dès 1943, des espaces se libéraient complètement des nazis : les républiques partisanes.
Plus tard, dans les années 70, pendant la lutte armée en Italie, beaucoup de jeunes ont participé. Ils arrêtaient le train, montaient dedans avec cagoules et mitraillettes pour distribuer des tracts.
Il arrive souvent que dans le mouvement no TAV, on dise qu’on est les fils de cette histoire. Parce qu’à chacun des moments où il a fallu résister, la lutte a pu compter sur la solidarité de la montagne. Il y a eu d’autres luttes encore, contre la haute tension (gagnée en 1990) puis contre l’autoroute (perdue en 1980). La lutte contre l’autoroute n’a jamais été un grand mouvement, car il y avait une contradiction : d’un côté, c’était un grand projet de plus, mais de l’autre la circulation des camions était telle, surtout avec le Fréjus, qu’avant l’autoroute, ici c’était l’enfer…