Thursday, August 21, 2025

Portes tournantes, pantouflages et autres affaires en course derriere la democratie formelle.

L'intersection, même l'embranchement entre les milieux des affaires (anciennement la classe propriétaire) et les positions de pouvoir (soit-il législative, exécutive ou même judiciaire) a été une constante depuis le début de la démocratie bourgeoise. 
Ca fait deja des decennies qu'une partie croissante de la societe (en France et ailleurs) denonce une systeme qui ne seulement est incapable de repondre aux besoins et attentes des citoyens et citoyennes mais subi d' une perte de legitimité paralallele a la croissante disparités economiques et sociales.
Pendant des années c'était le cumul des mandats et ces dernières temps c'est le routinière passage par l' administration publique (soit-il au parlement, en ministère ou même la mairie) comme preamble a une position bien rémunérée dans le secteur privé, parfois en relation à des activités sous forte régulation, par definition  sensibles a changements legaux ou administratifs . 
Le constat est clair: on nous demande de façon insistante la défense de la "démocratie" mais on se tait sur tous ceux qui profitent du réseaux des connexions, intérêts et agenda partagées sur lesquels se bâtit l' Etat moderne.
Ce rapport par L'Observatoire des Multinationales est une importante mise au point sur un phénomène pas exclusif à la France mais en même temps très français.
On a ajouté des links et du matériel relatif au sujet (du blog et d' ailleurs) à la fin du texte. 

« Portes tournantes » : comment la circulation des élites entre secteurs public et privé dénature notre démocratie


Au-delà des scandales à répétition sur les « pantouflages » d’anciens ministres, les reconversions de responsables vers le privé ou inversement sont devenues une réalité structurelle de notre démocratie. Un nouveau rapport de l’Observatoire des multinationales montre comment, très loin des discours convenus sur l’ouverture des institutions politiques à la société civile et à l’entreprise, la généralisation des « portes tournantes » est surtout le symptôme d’une interpénétration croissante entre sphère publique, intérêts privés et monde du lobbying.



Cette nouvelle enquête de l’Observatoire des multinationales démontre, chiffres à l’appui, comment les échanges de personnel entre le plus haut niveau de l’État et le monde des affaires sont de plus en plus normalisés, affectant profondément le fonctionnement de notre démocratie.

Cette enquête se base sur de nombreux exemples et sur des données inédites issues de l’analyse de plus de 500 cas de pantouflages et rétropantouflages (ou « portes tournantes ») entre janvier 2022 et janvier 2025 en France.

Elle révèle qu’au-delà même des cas emblématiques qui font régulièrement la une de l’actualité (Alexis Kohler et la Société générale, Christophe Castaner et Shein...), les « portes tournantes » se retrouvent à tous les niveaux de responsabilité publique, créant trop souvent des situations d’entre-soi, de conflits d’intérêts et de capture des décisions publiques par les intérêts privés.

Parmi ses principales conclusions :Loin des discours convenus sur l’ouverture à la société civile et à l’esprit d’entreprise, les portes tournantes concernent à 98% des grands groupes et des cabinets de conseil.
Les trois quarts des personnes concernées vont occuper des postes de lobbying dans le privé ou sont d’anciens lobbyistes qui rejoignent le secteur public.

Dans beaucoup de cas, les régulateurs deviennent régulés ou inversement au sein d’un même secteur d’activité (finance, numérique, agriculture notamment).

Ce rapport de l’Observatoire des multinationales montre ainsi que le phénomène des « portes tournantes », souvent associé à la culture politique de Bruxelles et des institutions européennes, est tout aussi enraciné en France. En s’appuyant sur des exemples précis dans différents secteurs, il documente comment ce brouillage des frontières nuit à la qualité des régulations et à l’intégrité des décisions publiques.

Il souligne enfin à quel point l’encadrement actuel des portes tournantes reste inadéquat pour apporter une réponse à ces enjeux de fond. Un récent rapport de la Cour des comptes sur le sujet, rendu public le 14 mai, apporte des éléments d’information intéressants mais reste ainsi largement dans une optique de normalisation, voire de facilitation, des mobilités public-privé.


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Ailleurs
  • En France, la culture du pantouflage fait de la résistance.                                                                   Dix ans après la création de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, des voix s’élèvent pour dénoncer le poids que les obligations déontologiques feraient peser sur les carrières politiques. Océane Herrero, Paul De Villepin Elisa Braun Mai 2023 Politico 


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